30 septembre 2006


Spleentoujours
Il de ces jours où l'on du mal à traîner même son corps. Où le lever est difficile, où l'on ne se regarde même plus dans la glace. Des jours où le petit bourrelet là, celui que l'on regarde quelques fois, quand on a la pêche, le sourire et tout ce qui va avec, celui donc, dont se foutla plupart du temps, aujourd'hui, ces jours comme aujourd'hui, vous fait vous détester. Il se mêle à la foule nauséabonde et déjà nombreuse des soucis, des détails qui vont cette journée encore vous rendre la vie impossible. Qui feront que l'on ne pense même plus au sexe. Plus un regard sur les mecs dans la rue, plus rien, plus rien à braire de tout cela. Juste porter sa croix. Celle que l'on a sculté ces derniers jours, tout seul, sans besoin de personne. Tout seul avec son spleen. Ces derniers matins, je ne puis même pas me souvenir si je me suis levé la queue toute droite. Et pourtant, c'est une de mes petites joies du matin, bien souvent la première de fait! Ce moment délicieux où l'on se demande comment on va pisser et bien viser la cuvette.
Black is black.

28 septembre 2006



Le chanteur de MexicOOOOOOOO
Certes, Lopez a écrit assez de rengaines irrésistibles, quoique parcimonieusement disséminées dans ses nanars, pour permettre à Roberto Alagna d'en faire un CD, écoulé récemment à plus de 300 000 exemplaires. Mais une ou deux mélodies efficaces ne justifient pas deux heures vingt d'une telle vacuité, d'une semblable platitude. Dire que le Chanteur de Mexico manque d'esprit, d'imagination et d'humour est une litote. Peut-on faire un spectacle réussi avec un livret et des dialogues aussi pathétiques, une musique aussi convenue ?
Le metteur en scène Emilio Sagi est loin de relever le défi. Hormis le tableau de grand luxe visuel pour le tube, c'est l'ennui le plus sinistre. Le casting est d'une lourdeur à faire passer Bigard et Sébastien pour de fins shakespeariens. Excepté le ténor Ismael Jordi dans le rôle-titre et le baryton Franck Leguérinel, la distribution est soit inintelligible, soit dénuée d'un minimum de voix, voire les deux ­ ce qui est le cas de la comédienne Rossy de Palma, à côté de qui Clotilde Courau en Cri Cri c'est carrément la Callas.
Mobiliser, de surcroît, les forces du Philharmonique de Radio France pour une musique aussi insipide et réclamant, de toute façon, une légèreté dont cet orchestre n'est pas capable, relève du grotesque pur. Un gag ?
On tape dans les mains. France Musique retransmet cette sombre ineptie début octobre, afin que tout le monde puisse entendre comment les spectateurs du Châtelet reprennent en choeur à la fin de chaque acte le roucoulant refrain «Mexico, Mexiiiiiiiicoooo», en tapant dans les mains en rythme. (libé)

24 septembre 2006

Spleen du dimanche matin


Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ;
l'Espoir,Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Baudelaire

23 septembre 2006


LUST
Voilà, on vaque à ses occupations, on fait les courses; ne pas oublier le pain, les fruits pour la salade, le vin qui ira bien avec le plat principal. Normal quoi. Comme tous les gens que l'on croise et qui comme moi, font leurs courses, discutent aux terrasses de café. Mais moi, aujourd'hui, j'ai du mal à me concentrer, mon esprit est ailleurs; loin de la soirée entre amis que je prépare, loin. Mon esprit s'est logé dans mon bas-ventre, j'ai les hormones à l'envers. J'ai une envie irrésistible d'aventure, de rencontres. De sexe. Du brut de fonderie, de l'inconnu.
J'évite même le regard des mecs que je croise de leur que cela se voit de peur qu'il ne lisent dans mes yeux la concupiscence qui m'habite.
En cet instant, je ne m'aime pas. Vacuïté de la pensée.

22 septembre 2006

Comme vous êtes beaux!!

Vous voilà déambulant dans les rues, appuyés contre les portes de la rame du métro. L'air heureux, soucieux ou simplement absents, perdus dans vos pensées.De vous, avec vous, je remplis mes yeux et mon esprit.

Toi, que j'ai accompagné sur 2 stations ce matin; crâne rasé, encore tout bronzé du soleil capté sur une plage du sud de la France ou d'ailleurs. Si ta barbe de 2 jours creuse un peu tes joues, un regard bleu immense posé sur ton visage bruni, me conquiert. Tes hanches sont posées à quelques centimètres de mon visage. De mon strapontin, je détaille tous les plis de ton kaki, je cherche à entre apercevoir sous ton tee-shirt sans forme, un peu de peau, un duvet blondi sur un ventre que j'imagine plat., inconnus mais toutefois si proches, cette proximité de quelques instants, cette intimité presque volée, nous mêlent : le grain de ta peau, le soyeux de tes poils de cuisse blondis par le soleil, ces quelques piqûres de moustiques, la braguette de ton ample short mal boutonnée; tu sens encore le sel de la mer. Nous sommes frères.

Toi qui m'accompagne sans le savoir sur mon chemin matinal, celui qui me mène à ma tour de la Défense, vers mon travail. Je ne vois pas ton visage, je ne peux même pas dire si tu es mince ou au contraire un peu empâté. Peu m'importe. Ta démarche, le mouvement de ton jean bien sûr porté bas, bien sûr délavé et de ton polo sans forme, me ravis. Ira-tu à droite?, à gauche? Nos pas nous permettront-ils de rester "ensemble" encore un peu? Verrais-je ton visage? Peu importe! Que tu sois beau ou moche, ta démarche masculine, élégante malgré les fringues un peu grunge, m'auront en ce premier matin de reprise, donné un peu de bonheur
Toi, jeune stagiaire grande école que je croise cet après midi dans un long couloir de la grande arche. Immense et mince. Un blazer sur un jean, une chemise blanche à la BHL, qui laisse entrevoir, un torse bien maigre mais tentant; une tenue étonnante pour quelqu'un de ton age. Et puis, ton sourire si franc et ton regard si direct, si perçant en me saluant et en me serrant la main. J'ai beau être le "boss", c'est sans doute moi qui étais le plus gêné!
Images de l'été, photographiées par ma mémoire; images que l'on voudrait retrouver à jamais, images d'une pinacothèque virtuelle mais au combien sensuelle.

17 septembre 2006








Le bleu du ciel





Lucia di lamermoor
donizetti

Point de château hanté ni de brumes écossaises à la Walter Scott dans la mise en scène du Roumain Andrei Serban créée en 1995, dont c'est ici la seconde reprise avec celle de 1998. Du sombre, du viril, du carcéral, caserne militaire, salle d'armes et asile de fous, les figurants bougent dans tous les sens sous l'oeil protubérant d'une foule en frac et haut-de-forme à l'image des amateurs de sensations qui assistaient aux leçons de Charcot à la Salpêtrière. Car la folie de Lucia est une folie programmée, organique, celle d'une victime devenue meurtrière par la force d'un amour sacrifié sous la contrainte. Obligée à sauver de la ruine son frère Enrico, elle a dû renoncer à Edgardo et épouser le riche et influent Arturo, qu'elle tuera la nuit de ses noces, épousant ainsi la folie et la mort.
DANS UNE AUTRE DIMENSION
Est-ce une raison pour que la pauvrette, déjà bien malmenée dans l'opéra, rencontre pour la dernière fois son amant dans une salle de gymnastique, parlant d'amour enlacée à une corde à noeuds avant de jurer sa foi sur un cheval d'arçon ? Il faut vraiment s'appeler Natalie Dessay pour passer sans dommages au travers de telles inepties et rester émouvante en Demoiselle sur une balançoire ("Quando rapito in estasi").
On passera sur une "Scène de la folie" à califourchon sur des portiques, un peu à la Charlot dans Les Temps modernes, car l'art de Natalie Dessay a fait basculer le spectacle dans une autre dimension, rarement incarnée, celle où l'oeuvre se confond avec la vie.

14 septembre 2006

terressaintes

Une poignée de terre, une petite poignée d'une terre rouge et sèche. Traversée par des fleuves d'où s'écoule notre histoire: le Jourdain, l'Euphrate, le Tibre et l'Oronte. Et, au milieu de cette terre chaude, des villes, des sites mémorables qui nous contiennent tout entiers.
Jérusalem, ville trois fois sainte
Le petit bus parcoure la route qui serpente de Tel Aviv à Jérusalem. Des soldats fatigués la kipa mal vissée, de jeunes filles les regardant du coin de l'œil en riant, les uzis en guise de sac à main et des palestiniens indifférents, le keffieh couvrant leur tête.
La radio à tue-tête, hurle de joyeuses chansons et par les fenêtres ouvertes, la fraîcheur du soir est chargée des odeurs de l'orient. Quand enfin, on pose le pied devant l'ocre des murailles de la ville sainte, on se sent comme écrasé par cette charge monstrueuse d'histoire et il vous l'envie irrépressible de baiser cette terre et de poser les mains sur ces murailles car en cet instant nous ne faisons qu'un. Même si je n'ai pas et depuis trop longtemps maintenant, eu l'occasion de parcourir les ruelles de la vieille ville, de monter les quelques marches qui mènent à la paix du petit monastère éthiopien ni de m'énerver sur les multiples prêtres des multiples églises moyen-orientales qui vous attirent à chaque instant dans leur recoin du Saint Sépulcre.
Les cloches, les muezzins se disputent régulièrement l'ether ,

La citadelle d'Alep la plus ancienne cité constamment habitée au monde. Depuis toujours sur la route des épices qui aujourd'hui encore embaument ses ruelles et ses souks.

Damas, la mosquée des Omeyyades et la tête de Saint Jean Batiste que l'on y vénère encore
Maaloula, ville proche de la frontière Libanaise, qui fièrement affiche sa foi en peignant sur ses collines la croix de la chrétienté.
Tant d'autres endroits qui portent nos gènes, nous passionnent et nous déchirent encore, Masada l'héroïque, Quran berceau des précieux manuscrits et Beyrouth ville martyre encore aujourd'hui.
Nous venons de là. Et c'est là encore que l'homme jamais en s'est apaisé.


12 septembre 2006


La mémoire et la mer



09 septembre 2006

Je regarde MOI 996



Je suis normal, rien de plus normal, pour ne pas dire bêtement normal.
On pourrait croire à la lecture des notes posées ici depuis quelques mois maintenant, que le sexe prend une place essentielle dans mon existence. Mais non, ma queue n'est pas le centre de gravité de mes jours et de mes nuits. Je l'aime bien oui, je la sais appréciée, complimentée, souvent. Flattée de temps en temps aussi. Mais nous pouvons rester tous deux, longtemps sans nous parler, sans volonté de socialiser. Simplement accaparés par la vie de tous les jours: les tracas du boulot, des journées qui commencent tôt et qui finissent tard. Ces jours là, nous sommes comme des étrangers l'un envers l'autre; un petit geste pour viser juste dès le lever, quelques attouchements sans tendresse sous la douche, l'esprit déjà ailleurs, dans les soucis de la journée qui commence, vite, nous voilà glissés dans un slip pour de longues heures.
Et puis je suis marié car je suis fidèle en amour et en amitié. A ma façon certes mais fidèle. L'homme de ma vie, c'est l'homme de ma vie, j'en suis sûr et je le suis depuis le premier jour. C'est l'homme des coups durs, l'homme du lointain, l'homme de mes perspectives et des projets. Le partage.
Et puis il y a les amis.
Les amis de l'esprit et quelques fois les amis de l'esprit et du corps car souvent cela va ensemble et cela doit aller ensemble.
Et enfin, il y a le sexe, un échange violent de fluides. Un moment, un instant partagé comme suspendu dans une existence réglée.
Ces notes sont là pour cela, pour m'aider à figer ces instants qui filent. Redonner du relief. Retrouver à travers les images et les mots, les sensations, les gestes, la moiteur de ces amitiés et amours. Y. et S. et puis L. et les inconnus dont je n'ai pas tenté de retenir le nom, ni même souvent le demander mais dont je me souviens de tous les gestes, de tous les mots échangés s'il y en eût. Catalogue d'odeurs, de gestes savants ou maladroits, tendres ou violents. Et encore un catalogue de regards. Regards pleins de désir, de possession, de tendresse, d'attentes quelque fois. Catalogues d'humanité.

08 septembre 2006

clubmedgym

Oui, plus de doute la rentrée est réelle. ils sont tous là, les grincheux du métro qui déjà en perdent leur bronzage, les odeurs mêlées de sueurs aigres ou doucereuses juste là, à quelques centimètres de mon nez. la grosse impolie qui me donne des coups de sac à main contre mon cul. La longue défilade des jours vers l'automne puis vers l'hiver va commencer.
Alors, oui c'est décidé, tous les matins à 7h30 je serai au Club de la porte Maillot, juste avant de rejoindre ma Grande Arche de toutes les souffrances.
Je me dois de respecter et entretenir mon corps de citadin stressé.
Promis, juré, vaille que vaille, j'irai suer!

Evidemment , hélas, ça ne se passe pas vraiment comme ça!....