31 octobre 2010

sunday morning wood




voilà ce que c'est! cette nuit en catimini, on a gagné une heure de sommeil, une heure de farniente en plus. Comme ça, on se réveille tranquillement. le soleil est par dessus les toits. Une belle matinée d'automne s'annonce. Puis, soudain on réalise qu'il n'est pas si tard, qu'il est même une heure de moins! Alors on se love doucement, voluptueusement dans les draps. On laisse les premiers rayons du soleil vous caresser la peau. Les poils se hérissent sous cette douce chaleur. On rejette les draps, d'un coup sec. Tous les sens se réveillent, concentrés dans cette queue qui se durcit, qui tend le tissu du slip. Alors une main se glisse, cajole, calme, tente vainement de la domestiquer. Mais la volupté du moment, la magie de ces instants vainquent les derniers scrupules. La bite libérée, prend immédiatement ses aises et appelle à toutes les attentions.




Halloween..... It's Time






30 octobre 2010

sunday's movie (1)

frères pour de vrai, pour la beauté , pour les yeux des matteurs que nous sommes

no comment:......

18 octobre 2010

Le furtif



Hey, les mecs ! Je vous aime ! Je vous aime tels que vous êtes, bien souvent ancrés quelque soit l’âge dans une post adolescence attendrissante. Ancrés à vos rêves de garçon. J’aime vos petits coups d’œil furtifs dans le métro quand vous vérifiez que cette petite mèche rebelle est là bien comme il faut, dans la vitrine de ce magasin, pour vous assurer que cette écharpe négligemment jetée autour de votre cou fait bien « négligé ». J’aime aussi vos petits gestes pour remonter mais pas trop vos pantalons ; pour que vos dessous se voient encore mais « pas trop ».

Je vous aime dans les gymnases, suant grinçant sur les appareils aussi diaboliques que sophistiqués. Je vous aime surtout quand, l’effort terminé vous jetez des coups d’œil furtifs dans les miroirs… comme si cela se voyait déjà.
Je vous aime enfin dans les vestiaires où le coup d’œil se fait moins furtif, plus affirmé, plus coquin.
Bien sûr il ne se passera rien, bien sûr bien fou je serais de profiter de ces quelques instants d’abandon, pour venir caresser ces fesses si rebondies, ces pecs encore chauds de la fonte soulevée.
Mais ce n’est pas l’envie qui m’en manque, et ce n’est pas l’envie qui vous manque non plus , coquets ados attardés !




17 octobre 2010

Expo à voir d'urgence


Pour les parisiens, rendez-vous à la BnF François Mitterand. D'ailleurs tout le monde y court car il y avait ce dimanche beaucoup de monde.
Pour regarder ces images de chez nous. Ces "cafés du commerce", ces plages du nord et ces supérettes colorées.

Pendant près de cinq ans, Raymond Depardon a sillonné la France du nord au sud, et de la Vendée à l’Alsace. Durant ce périple de 7 000 kilomètres, il a fait quelque 7 000 photos avec une grosse chambre 20 x 25. Finalement, 890 images ont été tirées, dont 280 viennent d’être réunies dans un beau livre. Trente-six photos ont bénéficié de tirages grand format (200 x 165 cm) afin d’être exposées dans la grande galerie de la BNF. Le tout forme un ensemble baptisé «La France de Raymond Depardon», qui provoque une vive émotion, ainsi qu’un léger trouble. Commençons par l’émotion. Le photographe et cinéaste s’est attaché à capter une France de ronds-points, de bars-tabacs, de pavillons et de logements sociaux que nous avons en permanence sous les yeux et que nous ne voyons pas vraiment. Or, non seulement les images de Depardon nous font regarder ces non-sujets, mais de surcroît elles nous font trouver belle, frappante, touchante cette France des sous-préfectures.

Béton. La France est un sujet qui bouge beaucoup. Les immeubles en béton du plan Marshall deviennent pièces de patrimoine, les petits commerces des années 60 et 70 restés dans leur jus, objets de collection. A quelle distance photographie-t-on ce pays qui s’éloigne ? Combien de haut et de bas faut-il mettre dans l’image, combien de ciel et de sol ? Depardon a choisi de mettre beaucoup de bas, révélant l’envahissement de l’environnement par le marquage au sol des directions départementales de l’Equipement : celui-ci est présent sur deux images sur trois. Ces lignes blanches et jaunes sont les repères de la nouvelle danse des sous-préfectures : deux pas en avant vers nulle part, un pas en arrière vers la nostalgie.

C’est un travail sensible dans l’esprit de Walker Evans et de Paul Strand, photographes américains dont Depardon revendique l’influence. Mais lui a travaillé en couleur. Eclatent sous nos yeux d’incroyables lumières et teintes. Ici commence le trouble. Eprouvons-nous un plaisir frelaté qui viendrait de ce que les couleurs ont été artificiellement «boostées» et les ombres débouchées au forceps ? La reproduction présentée est-elle «supérieure» à l’original ? Depardon et son tireur, Jacques Hénaff, ont-ils parfois recherché délibérément une esthétique de cartes postales colorisées ? Le numérique a aujourd’hui assez de tours dans son sac pour nous faire apprécier une tache de ketchup sur une moquette de bureau. Avant de se balader dans la France à la fois insolite et banale de Depardon, il importe de lever le doute et de préciser les intentions. «En orfèvre de l’image, Raymond Depardon a choisi, ajusté et façonné les photographies, aidé de la pointe de la technologie numérique», indiquent les communiqués de presse. Les images réalisées à la chambre ont été scannées, numérisées et traitées jusqu’à ce que leur rendu convienne au photographe. Traitées jusqu’à quel point ? «Les couleurs n’ont absolument pas été boostées, proteste Jacques Hénaff, responsable de la numérisation et du tirage. Raymond Depardon les voulait le plus naturel possible. Si les couleurs étonnent, c’est parce qu’aujourd’hui les techniques numériques permettent de rectifier les défauts des pellicules argentiques, qui ont toutes des biais, des dominantes, et qui font que la photo couleur est souvent assez loin de la réalité. Le numérique permet en particulier d’exploiter toute la richesse des images très lumineuses issues des chambres 20 x 25.» De son côté, Depardon admet que certaines couleurs puissent étonner. Il livre plusieurs explications : «D’abord, les gens des villes sont souvent étonnés par les lumières et les couleurs de la province, ils en ont perdu l’habitude.» Ensuite, il dévoile un paradoxe. Comme beaucoup de photographes qui ont surtout travaillé en noir et blanc, il dit aimer les lumières froides «car on y retrouve les mêmes palettes qu’en noir et blanc». Il a donc évité de travailler sous le soleil, préférant les temps gris mais lumineux. «Or, cette recherche de la neutralité m’a permis de mieux voir, par exemple, le rouge des panneaux de sens interdits et des devantures de boucheries, bref elle m’a orienté vers les couleurs vives.» Le paradoxe est donc que Raymond Depardon était parti pour photographier la France en lumière froide, délaissant les mois d’été «où la lumière en France est trop jaune», et qu’il est revenu avec des images aux couleurs acidulées. «Acidulées comme les bonbons et les tables en Formica de mon enfance. Ce sont les teintes des années 50, qui furent celles de mon adolescence, et qui ont dû venir titiller mon inconscient lors des prises de vues.»

Tomate. Dernière explication : les pellicules Kodak utilisées sont étalonnées à Rochester (New York), où la lumière du jour a une «température» de 5 700 kelvins. La même, grosso modo, que celle du sud de la France, entre Lyon et Marseille suivant les saisons. Les couleurs du nord du pays ont donc été «réchauffées» pour tenir compte de ce biais. Enfin cette anecdote : la directrice photo, Caroline Champetier, ayant trouvé surnaturel le rouge de tomates photographiées sur un étal (la photo prise dans l’Aude est présente à l’expo), une vraie tomate fut posée contre l’image. Elle était encore plus rouge que la reproduction, affirme Depardon.

Les ambiguïtés étant a priori levées, passons derrière la vitre de l’appareil à travers lequel - comme à travers toute chambre - Depardon a vu la France à l’envers durant tant de mois. Le voyage a commencé à Berck-sur-Mer, où le photographe a été saisi de doutes profonds. Quiconque a essayé de saisir Berck avec sa lumière de sable et de vent comprendra. Le portraitiste de la France quitte la ville bredouille, mais trouve bientôt l’illumination à Calais, dans le bleu des cafés. Puis une alchimie a joué, que l’on peut résumer ainsi : le regard frontal de la chambre orienté vers des sujets plutôt latéraux, supérettes, abribus et vitrines hors d’âge. On pourrait presque dire que le photographe a rendu pittoresque une France qui ne l’est pas, s’il n’avait une aversion pour le pittoresque. Depardon a aussi photographié des zones commerciales mais un problème a surgi : «J’étais incapable après coup de dire dans quelle ville j’avais fait le cliché, tant ces zones se ressemblent.» La France qu’il a captée n’a pas d’âge mais elle semble avoir des regrets et une certaine gravité. «Si j’avais fait un portrait kitsch, on m’aurait dit : "Tu fais du Martin Parr". Or, l’Angleterre de Parr et la France sont très différentes. La France est, comment dire, plus tendre.» Ou peut-être est-ce le regard de Depardon qui l’est, plus tendre.

it's freezing outside



Il fait bien froid ce matin sur Paris. de la buée aux fenêtres, des passants emmitouflés comme en plein hiver. Restons les volets clos, restons sous la couette.. what else to do?!



16 octobre 2010

The town




Voilà qui devrait définitivement assurer le rang de Boston parmi les capitales du crime. Le titre du second long métrage réalisé par Ben Affleck se réfère à Charlestown, quartier populaire de la capitale du Massachusetts dont on apprend qu'il compte parmi ses habitants - en majorité d'extraction irlandaise - une proportion peu ordinaire de braqueurs de banques. Il paraît qu'il en


Cette sensation d'emprisonnement est en tout cas le ressort principal de ce thriller classique, élégant et énergique. Ben Affleck s'est réservé le rôle de Doug MacRay, chef d'une bande que l'on voit à l'oeuvre dès les premières séquences. Du beau travail, brutal, mais sans violence excessive. Sous les masques de caoutchouc, on distingue les caractères. L'un des braqueurs souffre manifestement d'hyperactivité, il tabasse un employé et finit par embarquer la jolie directrice de la banque (Rebecca Hall) le temps de semer la police.

Le garçon brutal s'appelle Jem (Jeremy Renner), il s'aperçoit bientôt que la banquière s'est installée à Charlestown. Il manifeste son intention de lui régler son compte. Pour limiter les dégâts, Doug prend l'affaire en main et se met à suivre la jeune femme dont il apprend qu'elle s'appelle Claire, juste avant de tomber éperdument amoureux d'elle. La fille ou les copains ? Le quartier ou la fuite ? The Town formule ces vieilles questions, les rend encore plus pressantes en faisant intervenir un agent du FBI tenace et sans scrupules (Jon Hamm).

Ben Affleck ne fait même pas mine de renouveler ces figures, vieilles comme les premiers films de James Cagney. Il essaie tout simplement d'en faire du cinéma, pour distraire, pour émouvoir, pour faire frissonner, comme au temps du Public Enemy de William Wellman (1931). L'acteur-réalisateur met le même soin à réaliser ses séquences de hold-up que ses personnages à planifier leurs méfaits. Le second braquage, pendant lequel les voleurs portent des masques de nonne, est particulièrement réussi, jusqu'à son dernier plan qui laisse la bande hors d'haleine face à un policier isolé, qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Cette dynamique de l'action, l'intensité de l'ambiance urbaine aident à faire passer la construction sommaire de certains personnages, l'opposition primaire entre Doug et Jem (en revanche, l'idylle est traitée avec une délicatesse plus convaincante).

The Town retrouve aussi l'esprit politique des films de gangsters des années 1930. C'est sans doute une question de cycles économiques. Après l'automne 2008, la compassion que l'on peut ressentir pour les victimes de Doug et sa bande - les grandes banques à succursales - s'est singulièrement émoussée. Et Jon Hamm est un candidat idéal pour ressortir l'archétype du policier obsessionnel qui finit par être le méchant de l'affaire. L'autre méchant, un fleuriste qui tire toutes les ficelles du crime à Charlestown, est interprété par Pete Postlethwaite (c'était lui le père dans Au nom du père). Son personnage occupe exactement la position de celui de Jack Nicholson dans Les Infiltrés, de Scorsese (également situé dans les bas-fonds de Boston), et l'acteur britannique en donne une version laconique, économe de moyens, mais aussi impressionnante que celle du monstre sacré.



15 octobre 2010

CONCERT


Jonas Kaufmann, une voix en or toute au service de Schubert







Les rendez-vous avec le ténor allemand Jonas Kaufmann, 41 ans, semblaient impossibles : on se rend, le 4 décembre 2009, à la Scala de Milan, pour l'ouverture de saison avec Carmen, de Bizet : le Don José vedette est malade et se fait remplacer par une pâle doublure ; en mars 2010, il doit donner un récital avec piano dans le cadre des "Grandes Voix" : nouveau forfait ; ce 11 octobre, on devait le rencontrer à Barcelone, au lendemain d'un récital auquel il a dû renoncer, comme à l'entretien : la grippe à nouveau. Aussi, après tant de déconvenues, s'attendait-on à ce que le ténor annule dans la foulée, voire in extremis, son récital parisien, en report de celui du printemps.

Mais Jonas Kaufmann, remis, a honoré ce rendez-vous-ci, qu'un Théâtre des Champs-Elysées archicomble et sur les charbons ardents attendait. Un public composé d'élégantes, de "peoples" et de nombreux et sincères mélomanes. Mais un public bruyant : entre chaque lied de La Belle Meunière, de Franz Schubert, des salves catarrheuses le disputaient à des "chuts !" aussi tonitruants. Et puis, dans cette électricité ambiante, peu en osmose avec la délicatesse du cycle schubertien, on sentait l'auditoire prêt à déborder d'enthousiasme.

De sorte que, le dernier lied - tout de mélancolie morbide, chanté dans une sublime nuance pianissimo - à peine achevé, les spectateurs se sont vautrés dans une marée de "bravos !" sans même attendre la fin de la résonance du dernier accord joué par le pianiste Helmut Deutsch (accompagnateur scrupuleux mais court de son et sans génie). Le chanteur a eu alors un léger froncement du front et un demi-sourire où la résignation et le dépit n'étaient pas absents.

Jonas Kaufmann est beau, grand, mince, intelligent, il a une voix en or, est musicien comme peu de ténors le sont. Autant dire qu'il a tout pour lui. Son emploi du temps est effrayant, et il n'est pas rare qu'il jongle habilement - parfois moins habilement, ce qui le contraint à des désistements - entre opéras, concerts avec orchestre et récitals avec piano sur tous les continents.

Aussi subtil qu'éclatant

Certains observateurs, alertés par ses annulations, craignent pour sa voix, sa "durabilité" dans un métier où les ténors résistent moins bien que d'autres tessitures à la surchauffe. Mais la technique de Jonas Kaufmann est remarquable, la voix saine, ce que montre, mieux que tout autre exercice, celui, implacable, du récital : trois jours après une grippe, la voix est intacte (on a cru, après quelques lieder, déceler une fatigue des cordes vocales : il ne s'agissait apparemment que d'un "chat" dans la gorge) et les risques qu'il prend avec les nuances sont extraordinaires.

Le souffle et la ligne de chant sont d'une telle sûreté qu'ils lui permettent d'y poser, avec une belle liberté, les mots, prononcés dans une diction claire et intelligible. On peut juste regretter que le ténor abuse des sons couverts, qui sonnent parfois comme "baillés" (certains spécialistes de l'opéra le lui reprochent dans le répertoire italien et son nouveau disque, consacré au vérisme, chez Decca, est déjà l'objet de débats) et qu'il ait davantage de nuances que de couleurs dans sa palette vocale. Mais ce ne sont probablement que broutilles au regard d'un talent aussi subtil qu'éclatant.


La Belle Meunière, de Franz Schubert. Par Jonas Kaufmann (ténor), Helmut Deutsch (piano)., le 14 octobre, au Théâtre des Champs-Elysées.

13 octobre 2010

CONCERT


UN VOYAGE A L’INTERIEUR ET SUR LES MARGES

«J’avais onze ans et je savais jouer la première page et demie, peut-être. Je n’avais aucune idée de ce qu’était cette œuvre, mais ce que j’arrivais à lire et à jouer me fascinait.» Hélène Grimaud décrit son approche précoce, encore presque enfantine, de l’œuvre qui constitue le cœur de ce CD: «La Sonate d’Alban Berg, poursuit-elle, a été le point de départ de ce programme, qui parcourt de façon apparemment arbitraire l’histoire de la musique.» La pianiste décèle pourtant de subtiles voies de communication qui la conduisent géographique¬ment à travers le territoire de l’ancienne double monarchie danubienne. «Je sais bien que la Salzbourg mozartienne n’appartenait pas officiellement à l’Autriche et que Bartók se serait fermement élevé contre cette récupération. Il n’empêche que la musique de Mozart anticipe certaines choses qui s’épanouiront pleinement dans la musique de l’Empire austro-hongrois, chez Liszt et même chez Berg.»

Des résonances sont perceptibles. Des échos et des anticipations, des liaisons historiques transversales absolument passionnantes, qui s’associent dans la sonate de Berg. Le premier opus du maître viennois de l’atonalité est encore écrit «en si mineur», ce qui ne l’empêche pas d’explorer déjà tout le territoire tonal, jusqu’à ses limites. Cette œuvre constitue le point de départ conceptuel et le point culminant effectif du voyage sonore auquel Hélène Grimaud invite ses auditeurs à l’accompagner. Tout mène à la concentration harmonique et théma¬tique qu’atteint l’élève d’Arnold Schönberg dans son «chef-d’œuvre de compagnon». Dans la Sonate de Berg, tous les éléments de la forme sonate classique sont concentrés et rassem¬blés sans fioritures en un unique mouvement.

Mais la rigueur architecturale – un écho de l’ordre classique que Berg a emprunté à son maître – va de pair avec une richesse de contenu, une générosité émotionnelle que l’on rencontre rarement dans la musique moderne, laquelle atteint ici son premier sommet.

«On se dit qu’un morceau qui porte le numéro d’opus 1, déclare Hélène Grimaud, est obligatoirement une œuvre de jeunesse. Mais en réalité, la sonate incarne parfaitement ce que Berg a pu apporter au monde. Une expressivité suprême, qui émane, semble-t-il, directement de l’âme, qui ignore tout calcul – et en même temps, une pièce dont la structure est d’une clarté inimaginable.»

Les retrouvailles avec cette partition que la pianiste avait déjà considérée dans son enfance comme un trésor énigmatique et fascinant ont eu lieu en 2009: la célèbre interprète relit cette œuvre mystérieuse, que son professeur Pierre Barbizet avait copieusement annotée en couleurs et assortie d’un «sommaire» affectueux, collé sur la page de garde. Elle se révèle alors avec l’immédiateté d’une scène dramatique d’opéra romantique. «C’est un drame musical, dit la pianiste, coulé dans la forme miniature d’une sonate en un mouvement.»

D’où le rapport évident avec l’unique sonate, elle aussi en si mineur, du magicien des pianistes romantiques: «Franz Liszt écrit, lui aussi, une sonate en un seul mouvement, explique Hélène Grimaud, mais de dimensions gigantesques – wagnériennes même, pourrait-on dire. Sur le plan architectural, les mouvements d’une sonate en plusieurs sections se fondent ici avec la forme sonate, comprenant exposition, développement, reprise et coda. Encore des échos de choses connues, mais redéfinies et organisées de façon absolument inédite, concentrées dans un vaste parcours formel. Une fois de plus, la question n’est pas celle de la maîtrise de l’élaboration d’une telle construction. Le contrôle absolu qu’exerce Liszt sur la statique musicale n’implique pas obligatoirement une maîtrise tout aussi aboutie de l’expression. On assiste ici à la naissance d’un drame musical, commandé par les possibilités du piano, d’une sonate aussi théâtrale que peut l’être une sonate, opératique en un sens instrumental. N’oublions pas les éléments de l’histoire de la musique: Wagner n’aurait pas composé ses opéras si Liszt n’avait pas existé. En tout cas pas tels qu’il les a composés.»

Avec la sonate de Liszt, la pianiste se transforme en metteuse en scène, un vrai défi artistique à ses yeux: «Cela nous ramène, historiquement, à Mozart. En vérité, il écrit lui aussi des scènes d’opéra pour son instrument, il lui fait chanter des récitatifs et des arias. Il tire tout cela des possibilités du piano, il est pour son temps – ce qui le rapproche de Liszt et de Berg – un extrémiste de l’expression, ce qui, soit dit en passant, l’a également rendu intéressant pour Beethoven: les mouvements médians de la Sonate en la mineur de Mozart et de la Sonate “La Tempête” de Beethoven sont frères! La sonate de Mozart regorge de choses à venir; et elle parle un langage subjectif.»

La musique de Béla Bartók s’adresse à nous comme celle de Liszt et de Berg, mais par un biais légèrement différent. Il a cherché à définir musicalement le langage de façon plus concrète encore que ses prédécesseurs. Il se met en quête – à l’intérieur des frontières de la monarchie des Habsbourg, mais aussi après l’effondrement de celle-ci – de la vraie musique populaire, du langage authentique des hommes, dont il fait la source de son inspiration. Ce n’est pas sous forme d’échos mais directement, sans altération, qu’il nous la présente dans des œuvres comme les Danses populaires roumaines. Au terme de notre voyage musical vers l’Est, ces pièces nous font entendre l’expression la plus immédiate de l’homme qui chante et qui danse, là où l’expression du sujet se fond à nouveau dans la compréhension collective.

L'entretien avec Hélène Grimaud a été réalisé par Wilhelm Sinkovicz

Belle inconnue


Voilà, après avoir, bouton par bouton, ouvert son pantalon.
Après avoir joué un moment avec elle, humé son parfum à travers le coton du boxer.
Juste pour patienter un peu, juste pour s'impatienter et faire durer le plaisir.

Après l'avoir senti tout doucement se durcir sous ses doigts et tenter de s'extraire de sa prison de tissu.
Voilà , voilà enfin qu'elle se dévoile à ma concupiscence débridée, à mon désir irreprescible.
Voilà enfin qu'elle se libère de toute entrave, qu'elle se livre à moi en toute,simplicité, en toute majesté.
Alors quand enfin je l'ai en mains, dans toute sa plénitude, je découvre tous les plaisirs qu'elle s'apprête à me prodiguer.
Mes yeux se ferment, ma bouche s'approche. Je l'aime déjà.

10 octobre 2010

sunday's movie 2)

Un peu de tendresse et d'amour dans ce monde de brutes.....
quand l'amitié dépasse les frontières,
toutes les frontières, même celles de l'amitié
au temps du cinéma muet




tout le film est visible, ici

sunday's movie 1)

Guy's, il est devenu beau... et bon! Listen & watch!
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Read:
I'm Not Afraid to take a stand Everybody come take my hand We'll walk this road together, through the storm Whatever weather, cold or warm Just let you know that, you're not alone Holla if you feel like you've been down the same road Yeah, It's been a ride... I guess I had to go to that place to get to this one Now some of you might still be in that place If you're trying to get out, just follow me I'll get you there You can try and read my lyrics off of this paper before I lay 'em But you won't take this thing out these words before I say 'em Cause ain't no way I'm let you stop me from causing mayhem When I say 'em or do something I do it, I don't give a damn What you think, I'm doing this for me, so fuck the world Feed it beans, it's gassed up, if a thing's stopping me I'mma be what I set out to be, without a doubt undoubtedly And all those who look down on me I'm tearing down your balcony No if ands or buts don't try to ask him why or how can he From Infinite down to the last Relapse album he's still shit and Whether he's on salary, paid hourly Until he bows out or he shit's his bowels out of him Whichever comes first, for better or worse He's married to the game, like a fuck you for christmas His gift is a curse, forget the earth he's got the urge To pull his dick from the dirt and fuck the whole universe I'm Not Afraid to take a stand Everybody come take my hand We'll walk this road together, through the storm Whatever weather, cold or warm Just let you know that, you're not alone Holla if you feel like you've been down the same road (Verse 2) Ok quit playin' with the scissors and shit, and cut the crap I shouldn't have to rhyme these words in the rhythm for you to know it's a rap You said you was king, you lied through your teeth For that fuck your feelings, instead of getting crowned you're getting capped And to the fans, I'll never let you down again, I'm back I promise to never go back on that promise, in fact Let's be honest, that last Relapse CD was "ehhhh" Perhaps I ran them accents into the ground Relax, I ain't going back to that now All I'm tryna say is get back, click-clack BLAOW Cause I ain't playin' around There's a game called circle and I don't know how I'm way too up to back down But I think I'm still tryna figure this crap out Thought I had it mapped out but I guess I didn't This fucking black cloud's still follow's me around But it's time to exercise these demons These motherfuckers are doing jumping jacks now! I'm Not Afraid to take a stand Everybody come take my hand We'll walk this road together, through the storm Whatever weather, cold or warm Just let you know that, you're not alone Holla if you feel like you've been down the same road And I just can't keep living this way So starting today, I'm breaking out of this cage I'm standing up, Imma face my demons I'm manning up, Imma hold my ground I've had enough, now I'm so fed up Time to put my life back together right now It was my decision to get clean, I did it for me Admittedly I probably did it subliminally for you So I could come back a brand new me, you helped see me through And don't even realise what you did, believe me you I been through the ringer, but they can do little to the middle finger I think I got a tear in my eye, I feel like the king of My world, haters can make like bees with no stingers, and drop dead No more beef flingers, no more drama from now on, I promise To focus soley on handling my responsibility's as a father So I solemnly swear to always treat this roof like my daughters and raise it You couldn't lift a single shingle lonely Cause the way I feel, I'm strong enough to go to the club Put a ??? and lift the whole liquor counter up Cause I'm raising the bar, I shoot for the moon But I'm too busy gazing at stars, I feel amazing and I'm Not Afraid to take a stand Everybody come take my hand We'll walk this road together, through the storm Whatever weather, cold or warm Just let you know that, you're not alone Holla if you feel like you've been down the same road

photos : Seduccìon


c'est de la photo, un peu travaillée certes, mais de la belle photo. les couleurs de cuba, en tous cas telles que l'on se les imagine dans l'inconscient collectif de ceux qui n'ont pas encore mis les pieds sur cette île.
la moiteur, la chaleur moite de l'après midi est palpable, la douce fraicheur de la chambre aussi. le désir de ces deux garçons n'est pas feint.
c'est superbe!

Le mec du métro


Ce dimanche matin, nous attendions tous deux, notre métro, station Lamarck. Je t’ai immédiatement remarqué. Oh ! rien d’exceptionnel, juste un « genre » comme j’aime, un feeling spécial qui m’a poussé à me rapprocher de toi et à faire en sorte de monter dans le même wagon.
A peine assis tu as occupé, ainsi que ta copine, la banquette en face de la mienne. Les écouteurs rivés sur les oreilles, le nez dans mon bouquin, j’ai commencé à t’observer en coin, tout absorbé que tu étais dans la conversation avec ta copine. Grand, très grand. Des jambes immenses, dans un jean « baggy » très taille basse. Sous tes cheveux épais, ébouriffés et dans tous les sens, tout ton visage souriait. Tes yeux clairs et francs, ta bouche un peu grande. Tu avais le geste ample, sûr de toi, de ton charme. Je n’ai pas du tourner beaucoup de pages tout entier à l’observation de Toi !
Puis, tu as commencé à écarter les jambes, et à te rapprocher de la mienne ; à la faveur d’un cahot, nous nous sommes frôlés. Quelques instants après nous étions genoux contre genoux. Simplement, sans aucun regard, tu continuais à sourire et à discuter avec ta copine. A aucun moment je n’ai enlevé ma jambe, captant au travers du tissu de nos jeans, la chaleur de ton corps.
Nous sommes tout deux descendus à Porte de Versailles. Je t’ai perdu de vue et ai pensé à autre chose en rejoignant mes amis devant l’entrée.
Au hasard d’une allée, je t’ai retrouvé, tu avais perdu ta copine et retrouvé un ami. Je t’ai évité. Puis d’allée en allée, je te retrouvais et t’évitais à chaque fois Je n’avais pas envie de rompre le charme de l’inconnu.

09 octobre 2010

parce que cela ne fait pas de mal... les fondamentaux!


Imagine there's no Heaven
It's easy if you try
No hell below us
Above us only sky
Imagine all the people
Living for today

Imagine there's no countries
It isn't hard to do
Nothing to kill or die for
And no religion too
Imagine all the people
Living life in peace

You may say that I'm a dreamer
But I'm not the only one
I hope someday you'll join us
And the world will be as one

Imagine no possessions
I wonder if you can
No need for greed or hunger
A brotherhood of man
Imagine all the people
Sharing all the world

You may say that I'm a dreamer
But I'm not the only one
I hope someday you'll join us
And the world will live as one

06 octobre 2010

Bordel de m....




Une nuit de plus dans une chambre d'hôtel de plus. Seul. Très seul. La télé. TF1, une m... Américaine dans le genre : un mec un peu décapant, accompagne des équipes de police, fait des remarques caustiques, décalées et utopies sa tête et son intuition.. Bref, l'ennui. L'ennui grave. J'ai diné au resto de l'hôtel. Repas léger. Salade de crevettes, dos de Saint Pierre grillé et un verre de pinot noir. Et. J'ai passé le repas à fantasmer sur le serveur. Pas vraiment beau. Mais un cul bien ferme remplissant bien son valsât. Sans doute une petite brioche.
mais sexy à fond. Je suis sûr, je l'aurais parié en tous cas, qu'il a une belle grosse queue épaisse, velue surplombant de grosses couilles bien pleine. Bon dieu. J'en avais , j'en ai bien envie!
Pour un peu, je commanderais n'importe quoi genre "salade césar" au room service, pourvu que cela soit lui qui vienne me l'apporter. Bordel de merde, j'ai une folle envie de me donner à lui, une folle envie de sentir sa queue dans mes entrailles. Bordel de m..... Les hormones!

05 octobre 2010

Adoration



Maintenant qu'il est enfin libéré de sa gangue de tissus, maintenant enfin, Le voilà devant moi. Sans rien pour le contraindre, tout doucement il se dresse. Fièrement. Le voilà devant moi tel que tu me l'offre. En majesté. Preuve s'il en fallait de ton désir, les veines saillantes, gonflées de sang. Battant nerveusement contre ton ventre. Et moi, moi, Me voilà devant Lui, agenouillé, prosterné. Me voilà devant lui, prêt à t'honorer.
Je m'approche. Je caresse ces veines saillantes qui le parcoure, ces petites couilles qui pendent délicieusement et baise du bout des lèvres le gland tumefié que tu me tends.
Déjà, déjà, une petite goutte vient le couronner. Une petite goutte que je goutte du bout de la langue, avant de le gober.
Voilà, nous y sommes. Tes mains fermement posées sur mon crâne, m'encouragent, devrais-je dire me poussent? à t'honorer sans ambages. Tu vas et tu viens, jusqu'au plus profond de ma gorge, jusqu'à en étouffer. Mais je prends tout, je la veux toute entière. Bientôt, trop vite hélas, tes mouvements se feront plus secs, moins affirmés. Tu vacilleras quelque peu, tu retiendras un instant ta respiration, tes mains s'agripperont à mes cheveux et tu cédera au plaisir, tu lâcheras dans ma bouche ta semence douce amère, la messe sera dite.



04 octobre 2010

La découverte


On ne le connaît pas. D’ailleurs, on ne sait pas comment il s’appelle, d’ailleurs peu importe. C’est un regard croisé dans un bar, au détour d’une ruelle, entre deux sunlights du sous-sol d’une boite de nuit ou encore dans un recoin d’une back room. Voilà des regards qui se croisent et qui en disent long. Qui disent tout ce qui est finalement à dire. Pas grand-chose donc. Si ce n’est l’immense solitude du moment, une détresse peut être aussi, l’envie de l’autre plus sûrement, plus simplement.
Alors on fait un bout de route ensemble ; chez moi ou chez toi ? Et c’est la forme d’un corps que l’on découvre maladroitement au travers des vêtements au fond de la banquette d’un taxi. C’est la peau d’un visage que l’on découvre du bout des doigts, du bout des lèvres, et que l’on entrevoit à la faveur des traits de lumières qui défilent. Bientôt, un escalier interminable monté quatre à quatre, le cœur battant, l’émotion, masquée par un fou rire gêné. Une clé qui s’engage dans la serrure d’une porte vers un inconnu : théâtre des émotions à venir. Puis viendra la première étreinte contre cette porte très vite refermée et des mains qui s’activeront à se débarrasser mutuellement des frusques.

Les corps se dévoileront peu à peu. grain de peau plus ou moins rêche, chairs plus ou moins fermes, odeurs plus ou moins entêtantes, enivrantes.
Puis viendra le moment où mis à nus, seul restera à découvrir la mesure, l’intensité du désir de l’autre. On calme le jeu, on retient un peu son souffle tandis que nos doigts maladroits défont une ceinture de cuir, débraguettent un jean. Là sous le tissu d’un boxer blanc, le renflement attendu. On s’approche, on caresse du bout des doigts, on flatte du bout du nez, du bout des lèvres, on hume enfin. Enfin, enfin, on se décide. On soulève doucement le tissu, l’objet du désir peut enfin se mettre à l’aise, s’épanouir, nous appeler. La cérémonie peut commencer.

zone démilitarisée **


On se demande bien pourquoi, quelles sont les motivations qui nous font lever du lit tôt le matin, s’habiller encore ensommeillé, partir sous le froid matinal vers un gymnase pas forcément près de la maison et passer une heure à s’entraîner, suer, peiner. Pour ma part, mais cela pouvait aller sans le dire, l’ambiance des gymnase m’a toujours attiré… pour ne pas dire excité !
L’ambiance tout d’abord éminemment masculine, en tous cas dans les salles de musculation. Une odeur, forte, mélange acre de sueurs et de désinfectants mêlés.



Des milliers d’images captées par mon cerveau attentif : des aisselles velues ou rasées. Des shorts laissant apparaître ici, un slip intérieur, là une délicieuse anatomie ; des cyclistes subjectifs ou moulant peu ; des marcels collant sur des
torses humides, des mollets délicats et partout des muscles saillants, encouragés, sublimés par l’effort et la contrainte. Ici tout le monde regarde tout le monde. Tous admirent ou envient, les muscles aux travail. Nul n’est indifférent. C’est à la fois sexuel et asexué. Peu (ou en tous cas tous ne sont pas) sont gays mais on se dit quand quelques fois la tension s’exacerbe brusquement, quand les uns et les autres crient sous l’effort, quand la musique se mêle à ces cris, que tout cela pourrait finie en une monstrueuse orgie de caresses, de corps palpés, jaugés, admirés. Mais stop, là c’est déjà de l’ordre du fantasme, du film de boules !

Et les vestiaires ! La récompense et je plaisante à peine.


Quel bonheur ! Ces blagues racontées trop fort et ces rires tonitruants ou gras. Ces fesses, ces biceps et ces dos que l’on claque sans trop savoir pourquoi. Parce qu’ici, dans temple du corps sublimé, le contact est nécessaire, parce que l’on jauge ainsi de la fermeté des chairs travaillées, modelées de si longues heures.
Ces vêtements humides, marcels, shorts, slips et autres jockstraps que l’on ôte doucement et que l’on pose en tas sur le banc.


Ces socquettes improbables laissées à même le sol aux cotés de baskets bien souvent tout aussi improbables.
Et, enfin ces ribambelles de corps nus qui se dirigent ou qui reviennent des douches en se réajustant négligemment les couilles.




La douche c’est une autre histoire. Le geste se veut plus équivoque. Les mains s’attardent longuement, trop longuement au creux des fesses, les sexes trop souvent décalottés, palpés. Souvent, volontairement mais aussi malgré eux, malgré nous, les sexes durcissent, deviennent queue.


Alors on se tourne ou pas, on guette aussi ou pas le regard de l’autre. Les gros « calibres » s’exhibent, les autres se montrent. Certains arborent des glands transpercés d’imposants anneaux d’acier, des pilosités savamment entretenues, d’autres savamment rasées. Tout cela n’est qu’un jeu rendu possible uniquement par la spécificité de l’endroit. Une sorte de zone démilitarisée ou tout est possible, par delà les choix sexuels des uns et des autres. Mais, bientôt le charme sera rompu. Tous, habillés, retrouveront leur virilité, leur amour propre, leurs certitudes. Déjà au travers des miroirs où les derniers coups de peigne se donnent, les regards déjà s’évitent, se font plus durs. Le trottoir gagné. Tout est oublié, les gestes un peu trop caressants, le regard en coin sur le cul de son voisin de douche.
Vivement demain.



03 octobre 2010

sunday's movie 3)


Leather, Smoke, calvin's and music, why asking for more?






A consulter from time to time DOOPLER, le Mag argentin

sunday's movies

de l'art de l'exhib détourné pour la pub....

Habité





Lumière intérieure (par Éric Neuhoff)

Des saints, il faut le dire vite, mais quels hommes ! On en croise assez peu d'une telle étoffe. Dieu a rayé en eux toute velléité d'ambitions mesquines. Leur monastère est perdu dans l'Atlas. Ils soignent les corps, n'essaient pas de convertir les villageois. La peur, le doute ne leur sont pas toujours étrangers. Autour d'eux, les extrémistes égorgent à tout va. Partir ? Ce serait renoncer à ce qui les fait tenir debout. Ils ne vivent pas que de silence. Les chants liturgiques parsèment leur emploi du temps. Cela constitue une sorte de résistance, des paroles qui risquent de ne pas s'envoler complètement. Un hélicoptère de l'armée s'immobilise au-dessus de la chapelle et les cisterciens répondent au fracas du moteur en entonnant un psaume. Leur cœur est immense : il est tout sauf vide.

Michael Lonsdale, souverain, explique à une adolescente ce que c'est que l'amour. La grandeur est faite de petites choses. La noblesse se conjugue au quotidien. Ils récoltent du miel, opèrent un terroriste criblé de balles. La situation devient compliquée. Les menaces se précisent. Face aux mitraillettes et au chantage de ses agresseurs barbus («Vous n'avez pas le choix»), Lambert Wilson répond, avec une sérénité imparable : «Si, j'ai le choix». Il est habité, presque minéral. Il s'agit d'un suspense à rebours, puisqu'on connaît le dénouement. Beauvois s'inspire des martyrs de Tibéhirine. Le film participe du miracle. C'est comme si chacun, là-dedans, était porté par une lumière intérieure. Elle éclaire le spectateur, confondu par des personnages aussi singuliers. Une étrange paix baigne la salle. Soudain, on a l'impression d'avoir une âme. On plaint les gens qui, tel le jury cannois, passeront à côté de ce pur moment de grâce. Parfois, le cinéma réussit à être un art. Il y a des jours où ce qui arrive sur l'écran semble plus important que ce qui peut se produire à l'extérieur. Comme La 317e section, Des hommes et des Dieux appartient à la catégorie des films parfaits, uniques. Comment oublier l'image de ces moines, assis à une grande table, qui écoutent Le Lac des cygnes en buvant du bourgogne dans des verres en pyrex ? À la fin, il neige. Encadrés par leurs ravisseurs, ils s'enfoncent dans la blancheur. Ils sont ailleurs. Rien ne peut plus les atteindre. Ils ont gagné. Amen.

01 octobre 2010

I miss you (for sure......)


Semaine vagabonde. Semaine de solitude dans une ces villes du nord de l'Europe où je passe tant de temps et que je ne connais finalement pas, que je ne vois pas. Bien sûr, elles doivent avoir leurs charmes, quelles villes n'en n'ont pas! Mais je suis ici pour le boulot, rien d'autre... Et elles ne sont pour moi que nuit, courant d'air le long de quais de gare et de trottoirs désolés, dans la fraîcheur des petits matins et des nuits tombées trop tôt. Je navigue ainsi dans un magma informe d'images, d'odeurs, de bruits assourdis, rendus diffus par la pensée unique du boulot.
une mécanique sans souvenir précis de l'hôtel au bureau, du bureau à l'hôtel luxueux, forcément luxueux. Epaisses moquettes, serviteurs zélés aux sourires convenus. ambiance feutrée par une musique insipide. Des inconnus, partout. Mêmes sourires, mêmes vêtements, même monde, zombies bourgeois glissant sur la moquette épaisse. La chambre est spacieuse, les lumières tamisées. De lourds rideaux m'isolent de l'extérieur. La vie est derrière ces précieux tissus, derrière d'épais vitrages. Tout est fait pour mon confort, pourtant c'est comme un piège refermé sur moi. Un silence pesant, comme assourdi règne, les bruits de la rue, du dehors et du dedans estompés. Je pourrais crier, que personne n'entendrait; mes cris seraient instantanément absorbés par cette matrice cossue. Je tourne en rond : le lit, le fauteuil,... Ne pas allumer le téléviseur, ne pas sombrer dans la nuit hypnotique des "experts". La douche, une cage de verre au milieu de la pièce. Je laisse couler l'eau brulante, une douce vapeur se dégage de cette cage lumineuse. L'eau dégouline sur mon corps. Je me détend, enfin. Tout mon corps se détend, caressé par l'eau brulante, et mes mains qui le parcourent. I'm missing you, tu manques à chacun de mes pores qui appelle tes caresses . Je bande, je bande furieusement tandis que mes mains essaient de se souvenir de tes gestes aimants. Elles écartent mes fesses, sans doute comme tu l'aurais fait. Je glisse un doigt dans mon cul, comme tu l'aurais fait, je me malaxe les couilles, comme tu l'aurais fait. Je me branle enfin, comme tu l'aurais fait. Avec la même énergie, la même violence. Bientôt ma semence explosera contre la vitre, dans un long et bruyant spasme qui n'excitera personne et que personne n'entendra. Bientôt, la chambre vide, sa douce et effrayante chaleur me recouvrira de nouveau. Et la solitude, toujours. Demain, demain, I'll be back home. I miss you Guy.