13 février 2021

Pénombre 8710



I
l suffit de grimper quelques marches et tout est dans une douce pénombre. Il faut quelques instants pour s'y habituer, pour distinguer tant bien que mal la géographie des lieux, pour entrevoir à peine éclairés par l'intermittence des projecteurs du rez de chaussée, des ombres à peine mouvantes. Le beat de la sono du bar ne parvient qu'assourdi. Il ajoute au mystère qui empli les lieux. Il accompagne les rares bruits qui me parviennent en franchissant le seuil de cette vaste mezzanine. Vêtements froissés, murmures, métal cognant le carrelage du sol (
boucle de ceinture?) je parcoure cette matrice bruissant de caresses, de gémissements étouffés. Mes yeux distinguent à peine ces ombres sur ombres, ces ombres de clair-obscurs. Parfois des éclairs de projo ricochent, l'espace d'un si bref instant sur des regards scrutant l'obscurité. Regards concupiscents, regards déjà embrumés par le plaisir. Je trouve un petit coin pour moi, un peu en retrait, juste pour voir, juste pour, au moins au départ, m'imprégner de la si particulière tension électrique de l'endroit, absorber par tous mes pores les phéromones dégagées par tous ces êtres en rut.

Ensuite, comme souvent, saoulé, enivré par toutes ces vapeurs de stupre, j'irai en chasse ou je m'offrirai en pâture suivant l'humeur. Près de moi, je distingue à peine un corps seul, en attente. Dans la pénombre, l'intermittence colorée des spots donne à ce corps dénudé, à sa délicate musculature, des reliefs superbes. Je m'approche, sans un mot. Corps contre corps. je laisse mes mains et mes yeux parcourir délicatement son torse et son ventre musclés, ma bouche effleurant sa douce pilosité. Mon visage maintenant à quelques millimètres du creux profond de ses fesses à peine couvertes d'un slip filet sombre. Depuis le début de mon exploration, il n'a pas bougé d'un poil. Imperturbable, il me laisse admirer sa plastique magnifiée par l'atmosphère "érogène" de l'endroit. Je laisse un doigt parcourir le mince filet duveteux de son nombril vers la ceinture de son slip. Sous la fine maille, un sexe se tend. Je le caresse par dessus le tissu ainsi que ses couilles bien fermes. Tout doucement, sous mes caresses, sa queue se déploie, m'offrant, sous le filet, un émouvant jeu d'ombres et de lumières. Encore un petit effort et son gland s'extraira de sa gangue. Alors, j'en suis sûr, viendra éclore une petite goutte de mouille  que je recueillerai délicatement du bout de la langue. Alors enfin, je soulèverai ce filet libérant son désir. Sa bite s'épanouira contre son ventre. Il sera à moi, livré à notre plaisir partagé.

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