19 janvier 2021

Mille pensées dormaient.....


Il y a des jours où le désir de l’autre est plus fort, des jours où vous n’avez qu’une seule pensée, une seule envie : vous abandonner, vous donner, Livré à vos démons, pieds et points liés, torturé par vos fantasmes. Il y a des jours comme ça, où l’on se retrouve démangé, rongé par le désir. Des jours où chaque pore, chaque orifice de votre corps, comme électrisé est offert, mobilisé ; effluves acres de phéromones remplissant l’air. Il y à des jours comme ça où seules vos mains parcourent votre corps, vos yeux n’ont rien d’autre à regarder que votre propre solitude, votre bouche ne peut rien embrasser que l’air frais de votre chambre. Alors bien sûr, vous vous donnez, vous vous offrez à l’immensité de la matrice, à l’immensité froide mais amicale de la webosphère. Vous savez que des centaines d’yeux sont braqués sur vous, des centaines de solitudes partagent quelques minutes la votre. Alors, ces mains, vos mains deviennent les leurs, ce corps qui désire, vous le découvrez à nouveau ; c’est le leur, le corps de tous ces amants de la nuit, tous ces amants de l’éther. Vous calez la webcam pour bien mettre en valeur votre corps. Vous soignez l’éclairage ; mettez de la musique aussi. Puis, vous naviguez parmi les centaines de mecs qui s’offrent et matent sur cam4. On s’encourage, on se flatte. On fait, vous faites ce que l’on vous demande. Bien souvent la plupart sont pressés, ils n’attendent qu’une seule chose : voir jouir. Peut être pour venir, jouir ensemble, à l’unisson. Quelques fois vous préférez vous brancher avec un voire deux. On se connecte ensemble, on s’excite, on joue à distance, sous le regard concupiscent de centaines d’autres. Les compteurs s’affolent ; plus l’aventure dure, plus les spectateurs sont nombreux. Les encouragements, les félicitations fusent. La tension sur la toile est palpable, a l’unisson de votre excitation, de vos soupirs, halètements qui se diffusent. Vos mains deviennent, ces mains qui caressent votre poitrail, qui vous titillent, pincent les tétons ; ces mains qui s’activent violemment sur votre queue, sont leurs mains, extensions de ces dizaines d’amants éthérés, excités. Quand enfin, dans un dernier spasme, votre semence inondera votre ventre, combien, combien de sexes, à votre unisson, libéreront leur foutre ; combien ?


  








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